être résident à lavallée : nathan haddad

NATHAN HADDAD, PLASTICIEN

 

Graphiste de jour et peintre de nuit, Nathan Haddad est un des plus anciens résidents de LaVallée, où il occupe un atelier solo. Ce qui ne l’empêche pas de nouer des relations avec d’autres résidents.

 

« Ici, il n y a pas que des artistes qui restent entre eux et parlent d’art toute la journée. Le lieu et les événements qui s’organisent ici amènent une vie plus décontractée et ouverte, qui ouvre à autre chose que de l’élitisme. »

 

 

Qu’est-ce qui vous a incité à vous installer à LaVallée?

 

Je me suis installé ici seul dans un atelier de 40m² à l’ouverture de LaVallée en 2015, ça fait 4 ans. Comme je travaille au sol sur des supports papier et que j’étale beaucoup, j’ai besoin de beaucoup de place. J’ai commencé la peinture il y a plus de 15 ans et puis je me suis consacré à une carrière dans la communication graphique mais j’avais toujours l’idée en toile de fond de reprendre la peinture. J’ai tardé: le quotidien, la dynamique du freelance…

 

Finalement je me suis décidé, je suis venu ici et je me suis engagé. Mon travail, c’est une expérience, un travail d’assemblage sur les rebuts que je récupère. C’est une expérience sur soi, un cheminement qui arrive maintenant à une maturité. Qu’est ce qu’on garde, qu’est ce qu’on jette, qu’est ce qui fait qu’on s’arrête sur quelque chose, qu’est-ce qui fait qu’une chose était mauvaise et devient bien six mois plus tard?… Quand je suis arrivé, il y avait encore beaucoup d’espaces disponibles. À l’époque, j’ai voulu un espace seul à cause d’une certaine timidité et une vision de l’isolement nécessaire mais aujourd’hui, je pense qu’un espace partagé est bien aussi, car il y a une synergie de groupe possible.

 

C’est une aventure particulière de s’engager dans un espace pareil. Je l’ai fait ici car, étant déjà membre de Smart, je connaissais les espaces de travail disponibles à Bruxelles. Je suis tombé un peu par hasard ici grâce à mon réseau Smart. Pierre Pevée m’a présenté le lieu et puis c’était parti.

 

Les conditions financières étaient relativement intéressantes et avoir un atelier chez Smart m’apparaissait tout à fait naturel, étant donné que je facture déjà chez Smart, que mes clients sont référencés chez Smart.

 

Je viens souvent le soir, je travaille plutôt tard. La journée, j’ai une autre activité professionnelle, dans la com, qui m’oblige à être disponible pour mes clients.

 

Quels avantages trouvez-vous à ce lieu?

 

Il y a une dynamique évidente qui nous permet d’échanger sur nos travaux et sur les actualités artistiques. Les événements qui se passent ici font partie de la vie commune mais je ne suis pas toujours impliqué dans tout. Entre peintres, on échange plutôt des idées en petit comité, des lieux, un regard sur le travail, mais pas du matériel en ce qui me concerne.

 

Je n’ai pas participé aux aménagements de l’espace. Mon travail ne s’inscrit pas dans le genre d’approche graphique, picturale du lieu avec des fresques du type graph’. Mais je participe à quelques fêtes. Je pense que c’est un plus, ces moments, car on sort du canevas ateliers. On est dans un bâtiment très dispersé avec une architecture un peu complexe. On n’est pas dans un espace unique. En outre, chacun a ses affaires à gérer.

 

On est comme dans un quartier: on fréquente ses voisins : de temps en temps, on les croise mais on n’est pas dans une dynamique de collectif où on va créer des choses ensemble. Je pense que c’est un peu un mythe. Mais ça n’empêche pas qu’on fasse des rencontres intéressantes. Ici, il n y a pas que des artistes qui restent entre eux et parlent d’art toute la journée. Le lieu et les événements qui s’organisent ici amènent une vie plus décontractée et ouverte, qui ouvre à autre chose que de l’élitisme.

 

Mes souvenirs le plus marquants, ce sont les conversations avec certaines personnes, les moments d’échange sur le travail.

 

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